La cure psychique des patients présentant les symptômes d'une insuffisance rénale chronique, me rappelle régulièrement que l'organisme, le corps et la psyché, se relient par la parole.
Maladie rénale: découvrir le diagnostic de sa maladie...
Opérant souvent en silence, le déclenchement d'une maladie rénale se détecte souvent très tard, et qui plus est inopinément, car les symptômes corporels opèrent en silence. Le choc de l'annonce est d'autant plus grand lorsqu'une personne atteinte de la maladie pense seulement vivre jusque là des "coups de fatigue", du "stress", des effets relevant d'une "mauvaise alimentation", ou encore des signes précurseurs de vieillisse.
Les symptômes peuvent effectivement paraître anodins:
le sommeil est de mauvaise qualité car les nuits peuvent être troublées par une gêne au niveau des jambes, sous forme d'impatiences ou de crampes ( "je pensais que c'était dû au stress du travail")
une fatigue latente reste omniprésente ("javais la flemme pour tout")
des gonflements apparaissent au niveau de certaines parties inférieures du corps, particulièrement les articulations ( "toutes les femmes dans la famille ont eu les jambes qui gonflent")
des troubles digestifs deviennent récurrents (" je ne peux plus rien avaler")
Une consultation médicale soutenue par des examens spécifiques du sang et des urines permet de poser le diagnostic d'une insuffisance rénale chronique.
...et ses origines
Les maladies rénales, découlent d'un trouble des fonctions vitales du rein. Cet organe responsable d'extraire les déchets du sang pour en faire de l'urine, d'irriguer le corps et aussi de constituer des hormones ( elles aussi engagées dans la désintoxication du sang*), ne tient plus suffisamment ses fonctions.
Ainsi, les pyélonéphrites* et les maladies vasculaires comme la Néphroangiosclérose sont rattachées à des troubles organiques médicalement identifiés : l'origine de ces maladies peut être liée à d'autres maladies comme le diabète, l'hypertension artérielle, ou provenir d'une transmission héréditaire.
Excepté, quelques formes rares, les maladies vascualires sont connues. Pour autant, dans un article de France rein qui réunit la parole des médecins et des patients, il est indiqué qu'aujourd'hui encore, une imprécision perdure quant aux causes de l'hypertension et du diabète . Notamment s'agissant du syndrôme d'Alport, une forme rare de maladie rénale, entraînant une insuffisance reinale: la connaissance des causes de déclenchement de la maladie restent succinctes.
Diagnostiquée suite à des examens médicaux, une maladie rénale a bel et bien une manifestation organique.

Être atteint d'une insuffisance rénale
Le diagnotic tombé, une nouvelle réalité s'impose : les rendez-vous médicaux se multiplient, la machine vient palier au défaillance du corps, quand l'intervention chirurgicale de la greffe n'est pas l'unique solution envisagée. Les actions de tous les jours doivent être pensées autrement: manger, jouer, courir, travailler, faire du sport, sortir avec les amis.... Les traitements physiques et techniques, présentent des contraintes certes matérielles, mais dont l'impact retentit sur la sphère relationnelle, professionnelle, financière et bien évidemment psychique au point de réveiller des souffrances passées.
La réalité étant incontournable, qu'est-ce qu'une psychothérapie peut apporter à des personnes souffrant de cette maladie organique ?
Être atteint de maladie rénale et commencer une psychothérapie
Les symptômes peuvent se ressembler, la forme de la maladie peut être rare ou fréquente, chaque être humain reste exceptionnel, avec des ressentis qui lui sont propres et un vécu forcément unique.
Des hommes et des femmes reçus en psychothérapie réalisent au fil de leur cure que des signes annonciateurs de la maladie étaient là, bien avant l'annonce du médecin. D'autres viennent consulter au bout de plusieurs années de traitement, orientés par l'équipe médicale, ou des intervenants sociaux. Pour autant, comme savoir n'est pas réaliser, dans un cas comme dans un autre, l'annonce de la maladie, a tout de même fait l'effet d'un choc, venant bouleverser la vie quotidienne: les projets, les relations sociales professionnelles, amicales, et familailes, les activités sportives et culturelles...
La psychothérapie peut être débutée en amont de l'annonce d'une maladie, dès lors que des signes corporels de dysfonctionnement, et/ou de souffrance, se répètent. Et bien heureusement, elle est un recours envisageable dès lors que l'annonce de la maladie a été énoncée, dès lors que l'être ressent le besoin d'être accompagné.
La psychothérapie participe au traitement de la maladie rénale : elle contribue à favoriser l'adhésion au traitement médical, notamment en explorant psychiquement les associations de pensées générées par les manipulations du corps, la menace de la mort, mais aussi la menace de la vie*, ou encore le remaniement identitaire* pour certains. Être écouté vraiment et régulièrement, dire librement les pensées qui traversent l'esprit, procure un apaisement pour continuer à vivre quotidiennement, plus sereinement, malgré la maladie.

Pris dans les paradoxes du rapport au temps et à la vie, les patients disent en séance leur «peur de mourir», qui coexiste avec leur peur de « vivre éternellement » sous dyalise. En laissant aller leur esprit à associer librement leurs pensées, en parlant leur corps, leurs ressentis, sans censurer les images et les mots qui leur viennent , sur le fauteuil ou le divan, chaque patient vit sa psychothérapie pour apaiser sa souffrance psychique. Des liens se font ainsi avec d'autres situations douloureuses passées, potentiellement oubliées, souvent non traitées, mais faisant résonance avec l'actualité de la maladie.
Être atteint d'une maladie rénale et commencer une psychothérapie c'est faire le choix de vivre mieux, en dénouant des conflits psychiques qui font réminiscence au moment de l'apparition de la maladie.
Ainsi, les périodes d'anxiété, le sentiment de culpabilité, les moments de désespoir, les impressions de surmenage, trouvent en séance une autre voix d'expression que celle du corps, du repli sur soi, ou de l'auto-sabotage ( ne pas suivre son traitement correctement par exemple ) .
En tant que psychologue clinicienne, j'accompagne les enfants et les adultes souffrants d'une maladie rénale, contraints à suivre un traitement sous dialyse, se préparant à recevoir une greffe, ou ayant déjà été transplanté.
Rencontrer une psychologue à Deuil-La-Barre dès l'annonce d'une maladie rénale, au cours d'un traitement par dialyse, ou dans l'attente d'une greffe, offre une voie d'apaisement, malgré la réalité qui s'impose.
*les pyélonéphrites sont dues à des infections urinaires très fréquentes, surtout chez la femme