En sémiologie psychiatrique les moments d' " absorptions alimentaires largement supérieures à la moyenne et en moins de 2 heures (...), associées à une impression de perdre le contrôle des quantités ingérées ou de la possibilité de s'arrêter ", définissent l'hyperphagie*.
Le terme pour désigner la boulimie, est utilisé lorsque ces phases :
sont répétitives
s'associent à des comportements compensatoires de purge comme le vomissement, le lavement intestinal, la stimulation diurétique, ou l'exercice physique extrême
créent un mal être, une mauvaise estime de soi, des états d'anxiété
Il y a là du commun avec l’anorexie. Pour autant, la boulimie ne se manifeste pas uniquement dans une organisation anorexique.
En psychothérapie et en psychanalyse, le langage de la personne qui consulte guide la cure. Les personnes que je reçois peuvent utiliser ces mots :
« C’est plus fort que moi »,
« Je ne pense plus quand je mange »
« Quand je fais une crise, je ne sais pas ce que je mange ...c'est comme si je n'étais plus en moi »
Parfois il s'agit d'ingurgiter tout ce qui se mange, parfois un aliment en particulier qui une fois consommé laissera place à tout autre type de nourriture, cuisinés ou non, parfois crue, parfois périmée, car l'urgence est d'ingérer, sans faim, sans fin, « avaler encore et encore ».
Lors de leurs séances, c'est ainsi qu'ont pu s'exprimer des personnes au prise à des accès boulimiques répétitifs. Leur discours, leurs mots et leur plainte témoignent de la force pulsionnelle qui les mène à répéter ces actes malgré tous les risques encourus pour leur santé, malgré les conséquences pour leur corps, malgré leur bouche qui dit ne plus vouloir recommencer, malgré toute la souffrance que « ça » leur procure.
J'entends souvent dire que la psychothérapie, et plus précisément la psychanalyse amène à ressasser le passé, à sortir les cadavres, à remuer la merde.
Mais quel quiproquo!
Il faut laisser à César ce qui appartient à César : c'est la répétition des symptômes qui ressassent le passé et qui enfonce dans la merde, ( et je choisis bien mon mot pour ces sujet de la boulimie ou l’hyperphagie ! ).
Attention: parler de la merde est bienvenue en psychothérapie et en psychanalyse! Alors à cette autre question « à quoi ça sert de parler ? » « La parole vraie », dite par un patient ou un psychanalysant, écoutée par un clinicien, évite justement le réel du passage à l'acte.
C'est ainsi que dans le cadre de la cure psychothérapique et psychanalytique, cette répétition n'est plus vaine : ici les symptômes sont entendus car ils ont valeur de porte-parole de ce qui fait authentiquement souffrir.
La boulimie ou l’hyperphagie, qu'elle soit qualifiée d' « irraisonnable », d' « orgasmique » de « coup de folie » ou autres, est accueillie dans mon cabinet comme un symptôme prêt à enseigner à l'être qui la parle. Venir transformer ses passages à l'acte en parole, apaise la souffrance, laisse la possibilité au sujet de se construire.
Qu'elle naisse de la haine, qu'elle entraîne de la culpabilité, de la honte ou tout autre sentiment de jouissance ou de souffrance, c'est au patient de le dire et d'associer ses pensées librement sur son vécu unique.
La boulimie ou l’hyperphagie n'est pas une fatalité pour la personne en souffrance qui a le désir de changer son rapport à la nourriture, à son corps, qui a la curiosité de s'interroger sur sa relation aux autres, à lui-même ou à elle-même.
Parler librement ses pensées, parler son corps et ses rêves, sans retenue ni jugement, sont les voies royales à emprunter pour accéder à une évolution positives de ses actes et de ses choix, et donc pour mieux vivre.
Je reçois à mon cabinet les femmes, les hommes, adultes et enfants qui souffrent de boulimie ou d'hyperphagie, mais qui avant tout accepte leur désir de ne plus souffrir, et de grandir**.
Aubène Traoré, psychologue clinicienne, je vous reçois à mon cabinet du 13 Rue du Crochet à Deuil-la-Barre (95). Pour prendre rendez-vous, vous pouvez m'appeler au 06.58.74.10.39., ou vous rendre sur Doctolib.
J'ai choisi d'ouvrir ma consultation aux personnes en souffrance psychique, corporelle ou organique, quelque soit leur situation financière, en acceptant un règlement à hauteur des moyens financiers de chacun.
*ECN Référentiel de psychiatrie, Presses Universitaires François Rabelais, p.389
** " Un être ne grandit que dans la mesure où il augmente sa conscience, et sa conscience augmente à mesure qu'il grandit " Maurice Maeterlinck, " La sagesse et la destinée 1898 " , p. 22