Psychothérapie et Psychanalyse à Deuil-la-Barre
Aubène Traoré, psychologue clinicienne
Le terme de " racisé" est utilisé parfois en consultation par des patients ou des psychanalysants dont la couleur de peau n'est pas "blanche", si tant est que cette couleur de peau existe. C'est au cours de séances avec des patients que je l'ai découvert.
Selon le dictionnaire en ligne le Robert, «racisé» est l'adjectif qui qualifie toute «personne touchée par le racisme et la discrimination»* . Autrement dit, «racisé» découle de la « séparation d'un groupe humain des autres en le traitant plus mal »**. D'après un article du Monde paru le 31 Mars 2021***, le terme racisé a d'abord été utilisé par la sociologue Colette Guillaumin en 1972. Dans ce cadre d'études sociologiques, racisé renvoie au racisme comme construction sociale.
En recherchant le terme racisé dans le dictionnaire manuscrit Le Robert-Histoire de la langue française, nous n'avons pas trouvé le terme «racisé». Au plus proche de ce mot, c'est le terme «racisme» lui même renvoyé à «race» qui s'y trouve définit.
Juste quelques lignes pour aller plus loin, car elles valent le détour...
L'histoire étymologique de «race»**** nous apprend que ce mot tient son origine de l'italien «razza» qui signifie «espèce de gens». Avec la version italienne provençale, il devient «rassa» pour déterminer « une bande d'individu qui se concerte», ou un «complot», une «conspiration». Repris dans la langue française, au XIIe siècle, c'est le terme «generace» qui désigne la «famille», la «descendance», l'«espèce», ou la « bande de gens au service de quelqu'un». C'est ainsi que dans les années 1500, en France, la «race signalait l'origine noble et historiquement des lignées de rois». Oui: les monarches étaient racisés! Ce qui n'empêchait pas que ce mot soit utilisé parallèlement de façon dévalorisante pour discriminer une «catégorie, classe de gens de même profession, de même goût».
Alors pourquoi aujourd'hui racisé est circonscrit à la couleur de la peau et aux origines?
À la fin du XVIIe siècle, en période coloniale, l'historien et naturaliste français Georges-Louis Leclerc de Buffon, convaincu que les noirs sont dégénérés et de statut inférieur, reconnait tout de même que ces mêmes noirs font parti de la race humaine: il «définit les Blancs et les Noirs comme étant une seule race». Darwin lui-même, allait un peu plus loin en privilégiant l'utilisation du terme «espèce», quitte à parler de «sous-espèce», au terme «race», pour parler de tout être humain.
C'est à l'époque du nazisme, que le mot race bascule franchement avec l'arianisme, dans le racisme antisémite, anti-noirs, anti-handicapés, et in fine anti «non-arien».
Le racisme devient l'hostilité envers un groupe racial.
Si nous suivons l'évolution historique du terme race, contrairement aux idées reçues, le racisme ne visent pas seulement les personnes non-blanches. Cette confusion tient de la période nazie.
Dès lors qu'une discrimination et de la violence se justifient par des critères de catégorisations idéologiques envers un groupe, le mécanisme de racisme peut entrer en jeu. Ainsi, la couleur de peau, la religion, le sexe, le handicap, l'orientation sexuelle, ne sont que quelques exemples de critères pouvant prêter à la stigmatisation, à la discrimination, et au racisme.
En cherchant un psychologue racisé noir, arabe, juif, ou asiatique, une personne en souffrance peut avoir à l'esprit cette idée selon laquelle le récit, l'histoire d'une vie, les références culturelles, religieuses seraient mieux comprises et non jugées par un psychologue non-blanc, donc «racisé», ou qui porte les mêmes critères de discrimination qu'elle-même. Un psychologue qui serait susceptible de mieux comprendre.
Celles et ceux qui ont subi des violences dûes au racisme , tiennent parfois à être en psychothérapie ou en psychanalyse avec un psychologue racisé noir à Deuil-La-Barre, ou un psychologue arabe, asiatique, musulman, spécifiquement femme, homme ou LGBT.
Chaque personne est tout à fait singulière. C'est ce que l'idée du racisme ne parvient pas à intégrer. Même si des violences vécues prennent la même forme pour plusieurs personnes (insultes, injustices, agressions, harcèlement), chacun à partir de sa propre histoire, de ses propres relations familiales, sociales, de sa propre éducation, crée ses propres associations de pensées et de ressentis vis à vis de ces violences.
Aucune douleur, aucune souffrance n'est comparable à une autre. Aucun vécu d'être humain n'est comparable à un autre.
En psychothérapie ou en psychanalyse, avec un psychologue racisé noir, ou non, la souffrance d'une personne doit être accueillie telle qu'elle est, telle qu'elle se dit, avec toute la singularité du malade, du patient ou du psychanalysant, et surtout, sans être jugée. C'est là une position d'écoute attentive. Avec les interventions spécifiques à la technique psychanalytique, le clinicien permet à chaque personne qui vient le consulter, de parler librement de ce qui fait souffrir, et de découvrir sa vie psychique, pour se sentir mieux dans sa vie.
À Deuil la Barre (95), Aubène Traoré reçoit à sa consultation des personnes racisées noires, arabes, asiatiques, européennes, chrétiennes, juives, musulmanes, LGBT, qui ont le désir de ne plus souffrir et de construire la responsabilité de leur existence.
Si vous avez le désir d'être en psychothérapie ou en psychanalyse, avec un psychologue racisé ou non, à Deuil-La-Barre, vous pouvez prendre rendez-vous avec Aubène Traoré, en l'appelant au 06.58.74.10.39. ou vous pouvez prendre rendez-vous sur Doctolib.
Notes de bas de page
*https://dictionnaire.lerobert.com/definition/racise
**https://dictionnaire.lerobert.com/definition/discrimination
*** Maad A. « Racisé », « privilège blanc », « intersectionnalité » : le lexique pour comprendre le débat autour des réunions non mixtes», Le Monde, le 31 mars 2021 à 18h27, modifié le 03 avril 2021 à 04h58, https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2021/03/31/racise-privilege-blanc-intersectionnalite-le-lexique-pour-comprendre-le-debat-autour-des-relié, consulté le 19/07/24
**** Rey, A. Dictionnaire historique de la langue française, Paris, Le Robert, 2019, p.3050-3051
